Plusieurs conférences, remises de distinction et stands valorisent les savoir-faire traditionnels : tissage du « lamba », vannerie, travail du bois (« Zafimaniry »), ferronnerie artistique,… Autant de filières qui témoignent de la diversité et de la créativité malagasy. Un ferronnier de renom illustre cette tendance, en recycle le fer pour créer des œuvres exportées à 60 %, tout en générant de l’emploi inclusif et vert. Le choix du MBC, centre dédié au secteur extractif, souligne la volonté de placer l’artisanat au même niveau que les activités industrielles à grande échelle. Il reste toutefois une exigence de transparence. « L’artisanat malagasy mérite d’être valorisé chez lui avant d’être montré à l’étranger », insiste un artisan d’Antsirabe, spécialisée dans la vannerie et les outils agricoles.
Vers un artisanat moderne, durable et inclusif
Si l’artisanat malagasy est reconnu pour son authenticité, ce rendez-vous doit aussi catalyser une transformation durable et structurée du secteur. Les ambitions affichées sont claires : professionnaliser les artisans, faciliter l’accès aux marchés internationaux et promouvoir des pratiques respectueuses des ressources. Avec le soutien du MTA, les artisans peuvent bénéficier d’un accompagnement technique, de formations et d’un encadrement juridique, renforcés par la délivrance des cartes professionnelles. Pourtant, la réalité vécue sur terrain impose encore des ajustements : seule une minorité parvient à exporter, et le secteur reste pour essentiellement informel. « Nous avons besoin de circuits mieux organisés, de filières claires allant du producteur au consommateur, tout cela fin de valoriser la chaîne de valeur locale », livre un enseignant en artisanat à Antananarivo.
L’organisme national encourage également les pratiques durables, avec des projets agro-écologiques comme ceux à initiés Ambohimahamasina où la vannerie féminine utilise des fibres cultivées localement. Cette approche montre que l’artisanat peut être un véritable levier de développement rural, de cohésion sociale et d’émancipation économique. Les voix s’élèvent pour réclamer une plus grande visibilité internationale, à travers des foires, salons touristiques (sur la RN 7 ou à Ivato), et des labels de commerce équitable. Malgré les défis à relever, l’heure est à l’optimisme. Effectivement, pour nos artisans, la JMA d’aujourd’hui pourrait bien représenter un déclic vers une nouvelle ère plus structurée, plus moderne, et pleinement respectueuse de nos traditions uniques. Avec un engagement politique affirmé et une mobilisation collective, l’artisanat malagasy a toutes les clés pour rayonner chez nous et au-delà des frontières.